Ce projet, réalisé en partenariat avec Jean-Loup Ficat, artisan mouleur en région Midi-Pyrénées, vise a aborder la notion de temps sous l'angle d'un rythme biologique, de vie, d'usage. Axé autour des phénomènes d'usure et parce qu'ils sont assumés, contribuent a donner une forme à l'objet amenant a cette question : l'usure peut-elle créer la valeur d'un objet durable ?

 

Minrui est réalisée à partir d'une céramique poreuse permettant un culottage de l'objet poussé à l'extrême témoignant d'un usage et de la quintessence du thé à travers le temps. Sa forme est née de la volonté de détourner les formes industrielles en les réinterprétant de manière artisanale afin d'offrir une nouvelle expressivité à l'objet en rapport avec les questionnements tels que notre rapport à l'objet, et l'usure comme la traduction de ces rapports. Il s'agit de traduire la relation intime que nous nouons avec cet objet, dans la solitude de nos contacts avec lui.

Minrui se veut ainsi être un objet évolutif et témoigne d'une capacité, non pas a résister au temps, mais a composer avec le vivant. Elle participe à la constitution de notre perception du temps, de la durée, car l'être humain se sent contenu dans le monde que s'il le transforme psychiquement et physiquement sur le modèle des premiers rythmes qui lui importent, ceux de son propre corps.
La durée de vie de cet objet dépendant de ses différentes utilisations, il se marque selon le rythme de son utilisateur, selon le temps du vivant.

Les images étant soumises à des droits d'auteurs, protégées par copyright, il est interdit de les réutilisée quelle qu'en soit la forme.

 

Crédits photo : © Franck Alix, 2015